• Pour la communauté de l'Arbre à Mots de ff, le mot proposé cette semaine est le : Caméléïdoscope de Pierre. Cette fois-ci, j'ai décidé d'écrire un texte en plus de faire un dessin.

     

     

     

     

    Mais qu'est-ce que je faisais là, me demandais-je pour la centième fois. Pourquoi il avait fallu que je l'ouvre ? Tout avait commencé ce matin pendant la récrée. Tommy nous racontait une histoire que son grand-père lui avait dit la veille. Il paraitrait qu'un monstre vivait depuis des siècles dans la forêt. Le Caméléïdoscope.

     

    « C'est vrai, avait ajouté Tommy. Mon grand-père l'a vu quand il avait dix ans. »

     

    Je levais les yeux au ciel. Mais bien sûr. Un monstre qui vivait dans la forêt. Et pourquoi pas les vampires et les zombis tant qu'on y est.

     

    « Il n'y a aucune preuve scientifique que ça existe, marmonnais-je. C'est ridicule.

    -Tu traites mon grand-père de menteur ? S'énerva Tommy en s'approchant de moi.

    -Disons qu'il a beaucoup d'imagination. »

     

    Greg éclata de rire. Lui, n'importe quelle dispute l'amusait. Et vu la tête qu'il faisait, il préparait un mauvais coup.

     

    « Je te paris tout mon argent de poche que tu ne pourras pas rester deux heures tout seul dans la forêt, annonça-t-il.

    -C'est n'importe quoi.

    -T'as la trouille, me lança Tommy.

    -J'ai pas la trouille !

    -Bon, t'acceptes le pari où pas ? S'impatienta Greg. »

     

    J'acquiesçais. Après tout qu'est-ce que j'avais à perdre. Et puis je n'avais rien à faire après les cours. Les devoirs pouvaient bien attendre.

     

    « Alors on se retrouve ce soir à neuf heures devant l'entrée de la forêt, fit Tommy. »

     

    Greg se frotta les mains, s'imaginant déjà gagner le pari. La sonnerie retentit, indiquant qu'il était l'heure de retourner en classe. Je n'arrivais pas à suivre le cours (c'était des maths, alors que j'écoute où pas, c'était le même résultat). Je ne pensais qu'au pari. Ce soir, à neuf heures. A neuf heure, il faisait nuit ! Dans quoi je m'étais embarqué. La journée passa bien trop vite à mon goût et je me trouvais à présent devant l'entrée de la forêt avec Greg, Tommy et les autres. Je regardais l'endroit. Il faisait sombre. Très sombre. J'avais l'impression qu'on ne voyait pas à plus de deux mètres. Heureusement que j'avais pris une lampe torche avec moi.

     

    « Tu peux toujours abandonner, ricana Tommy. »

     

    Je secouais violemment la tête. Hors de question que je passe pour le trouillard. Je laissais mon vélo contre un arbre et commençais à m'enfoncer dans la forêt.

     

    « N'oublie pas ! Cria Greg. Deux heures ! »

     

    Ouais, ouais. Je sais. Je sortis la lampe torche de mon sac à dos et continuais à avancer. Après plusieurs centaines de mètres, je décidais de m'arrêter. Ici, ça devrait aller. Je m'assis contre un arbre et attendis que le temps passe. Je soupirais, pas très rassuré. Mais qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir se passer ? Au pire j'entendrais une chouette et rien d'autre. Cinq minutes, puis dix minutes. Encore plus d'une heures à attendre. Qu'est-ce que j'allais faire pendant tout ce temps ? Je resserrais un peu plus ma veste sentant le vent se lever. Un quart d'heure. J'entendis soudain un bruit derrière moi. Comme des feuilles que l'on écrasait. Je me levais et regardais derrière moi. Il n'y avais rien. Surement le fruit de mon imagination. J'entendis de nouveau ce bruit. Mais cette fois, il semblait se rapprocher. Je vis les buissons bouger. Tout à coup, un loup en sortit. J'étais pétrifié. Je voyais l'animal devant moi, qui semblais prêt à me bondir dessus. Il avait les babines retroussées, ses crocs brillaient avec la lumière de la lune. Il lâcha un grognement, s'apprêtant surement à se servir de moi comme diner. Je reculais, doucement pour ne pas qu'il bondisse sur moi. Je sentis mon pied buter sur la racine d'un arbre et je me retrouvais allonger sur le dos. Le loup me sauta dessus. Je fermais les yeux et vis mes douze années défiler.

     

    Un rugissement retentit soudain dans toute la forêt. Cela ne ressemblait en rien à un humain ou à un animal. J'ouvris les yeux et vis le loup se faire repousser violemment par un autre animal. Devant moi se trouvait un animal que je n'avais jamais vu auparavant. On aurait dit qu'il était tout droit sortit d'un livre fantastique. C'était le Caméléïdoscope. Il ressemblait à un lézard géant. Il était un peu plus grand qu'un cheval et avait des ailes immenses. Sa peau était de toutes les couleurs. Du vert, au bleu, en passant par le jaune. Il ouvrit la gueule et se mit à rugir, mais il n'y avait rien d'effrayant. Je m'avançais un peu et lui caressa la tête. Il se coucha à terre comme pour me dire de monter sur son dos. Ce que je fis. Il se redressa et prit son envol à toute vitesse. J'eus tout juste le temps de m'accrocher à son cou pour ne pas tomber. Je me retrouvais maintenant à plusieurs centaines de mètres dans le ciel. Je pouvais voir toute la ville d'en haut. Arrivé au dessus de Tommy et des autres, l'animal lâcha un autre cri. Je vis alors tout le petit groupe partir en courant et en criant de peur. J'éclatais de rire. Qui était le trouillard maintenant ? Nous volâmes encore quelques instants jusqu'à ce que le Caméléïdoscope se pose à terre à l'endroit où il avait décollé. Lorsque je descendis de son dos, il s'envola loin dans le ciel. Je pris mon sac et sortis de la forêt. Je grimpais sur mon vélo et pris la route en direction de chez moi. Un immense sourire aux lèvres, j'avais maintenant la tête remplie des images que j'avais vu dans le ciel.

     

     

     

    671) Caméléïdoscope


    14 commentaires
  • Shemar Moore3

     

     

     

    665) Shemar Moore


    10 commentaires
  • 669--Bon-week-end.jpg


    4 commentaires
  • Pour les Vendredis Musicaux de cette semaine, Abby nous propose l'année 1986. Voici ma participation.

     

     

     

    Julie Pietri - Éve lève toi

     

     

     

     
     
     
    Berlin - Take My Breath Away
      
      
      
     
     
    Bon Jovi - Livin' On A Prayer
     

    6 commentaires
  • Pour la communauté de l'Arbre à Mots de ff, le mot proposé est : Bigornelle de Jeanne Fadosi.

     

     

     

    668) Bigornelle


    12 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires